Retour de Tizian et nouveau départ…

Un de mes derniers campements en Corée du Sud, à 50 kilomètres de la ville de Donghae.

Bonjour à toutes et à tous,

Le voyage c’est avant tout une capacité à pouvoir se projeter dans l’imprévisible, dans l’inconnu. Cela demande une force considérable de se jeter hors de sa zone de confort, au-delà d’une impulsion animée par une envie soudaine, il s’agit d’un rêve de liberté qui se régénère chaque jour.
Cependant, les gens changent, les choses changent, le contexte change et les rêves évoluent…

Comme je l’ai annoncé dans la dernière vidéo transsibérienne, je souffre d’une tendinite rotulienne chronique depuis quelque temps, chose assez commune chez les cyclistes. Seulement ce handicap incarne le non-sens complet quand il s’agit de réaliser un tour du monde pour la plus grande partie à vélo. J’ai bien essayé de me soigner sur la route, mais l’inflammation revient implacablement au bout de quelques kilomètres.

Parallèlement, il y a eu le départ de Valentin et la séparation avec Elie, ces deux évènements m’ont beaucoup remis en question quant au projet d’Enquête d’identité et plus particulièrement au sujet du film. Qu’est-ce que j’ai envie de défendre ? Quel but je poursuis avec ce projet ? Et puis, qu’ai-je envie de faire par la suite ?

J’en ai conclu que la réalisation du film sur le vivre ensemble dans la diversité, telle que nous l’avions imaginé avec Valentin, jusqu’ici, me tenait très à cœur. Je sens comme une nécessité de mener à terme ce projet, qui fait plus que jamais sens, dans un monde ou les idées nationalistes, les principes de compétition et de domination stigmatise l’Autre et cultive un discours sécuritaire fondé sur la peur.
Cela étant dit, c’est une mure réflexion qui m’a décidé à revenir en France, ce choix n’a bien évidemment pas été facile, ce qui explique peut être le silence radio de ces dernières semaines, mais il a sans doute été le plus cohérent et le plus juste vis-à-vis de moi-même et du projet.

C’est avec une énorme joie et le cœur gros que j’ai revu une grande partie de mes amis proches, mon frère d’aventure et ma famille, des visages que pour certains je n’avais pas revus depuis plus d’un an et demi. Je redécouvre à quel point il  est bon de serrer quelqu’un que l’on aime dans ces bras.

J’ai appris beaucoup sur moi-même et également un peu sur le monde durant ce voyage, j’ai compris mon métissage et découvert une certaine forme de sérénité en moi, et pourtant à peine rentré je recommence à douter. Cette expérience a telle réellement existé ?

Tant d’élévation et d’apprentissage ne peuvent que paraître insensés, lorsque jetés soudainement à nouveau dans la vie quotidienne, dans le sédentaire, vie que la majorité des personnes qui ont éclairé mon voyage pourtant menaient, m’écrit une amie.

Peut-être est-ce la marque de la violence du retour en avion ? Chose que je n’avais vraiment pas imaginé comme une option il y a peu… Ce qui est sûr c’est que revenir est un processus qui prend du temps, mais si j’écris ce message c’est bien parce que je me sens prêt à pouvoir vous rencontrer autour d’une présentation, ou d’une exposition, pour partager ensemble autour de ce voyage.

Pour les deux prochains mois, je pendulerai entre Paris et Le Mans, pour me soigner ainsi que pour commencer à éditer le film avec Valentin. L’aventure ne s’arrête pas là bien au contraire, nous allons mettre les bouches et double pour la réalisation du film retraçant cette expérience de vie, cette réflexion, cette quête de réponses.

Je tiens à remercier toutes et tous ; celles et ceux qui ont rendu ce voyage possible. Je vous souhaite une généreuse et douce année, puissiez-vous avoir plein de rêves et en réaliser quelque un, comme disait l’autre.

Mes pensées vont également à mon autre frère d’aventure, quelque part à l’autre bout du monde. Je suis de tout cœur avec lui. Le temps nous dira si je le rejoindrais un jour. Sinon sera la fin de cette aventure et le début d’une autre.

Amicalement vôtre,
Tizian

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