Copenhague, la ville où circulent plus de vélos que de voitures !

Avril 2017 – Me voilà en route pour une escapade à Copenhague et ses environs ! Engagée dans l’association de promotion du vélo Cyclamaine, je ne pouvais rêver mieux comme destination vélo… Retour sur cette pratique quotidienne exemplaire, dont on devrait s’inspirer chez nous.

Commençons par un passage rapide à l’office du tourisme. J’y aperçois un ‘guide cycliste’, que je ne manque pas de saisir. Surprenant prospectus, dans lequel on nous explique les règles à respecter pour circuler à vélo en toute sécurité. Lisez plutôt…

Source : YOU BIKE CPH ? Cycling guidelines, 2016

Après cette petite lecture (à condition bien sûr de comprendre l’anglais), nous voilà prêts à déambuler à vélo aux heures de pointe… mais vous croyez vraiment que les cyclistes respectent ces règles de bonne conduite ? Oh que oui ! Respectueux, qu’ils sont les danois – comme tous les scandinaves d’ailleurs, ce n’est pas qu’une idée reçue. Un feu tricolore ? Aucun cycliste ne tentera de passer, ni même en montant sur le trottoir, à moins de descendre de son vélo. Un passage piéton ? Attendons que le feu soit vert pour traverser, même si aucun véhicule ne circule. Strictes, qu’ils sont les danois – à l’image de leur architecture. Jamais vous ne croiserez un piéton sur votre piste cyclable, ni même un cycliste roulant sur un trottoir… à moins qu’il ne s’agisse d’un français ! Car la cohabitation entre les différents modes de déplacement, ils semblent connaître mieux que nous.

Revenons-en à nos cyclistes… Le flux est impressionnant, notamment en semaine et aux heures de pointe. On a beau avoir vu des photos ou reportages de Copenhague, ça surprend toujours autant ! Des cyclistes au look habillé ou sportif, avec un sac à dos ou un panier, un sac de shopping à la main, parfois même une valise, les cheveux au vent ou bien attachés, avec ou sans casque…

Tiens, le casque ! Quand on y fait attention, très peu de cyclistes danois en portent. Pour autant, l’accidentologie à vélo est très faible (voir encadré au bas de l’article). Alors que l’état français a choisi d’imposer le port du casque à vélo (mars 2017) en espérant faire diminuer l’accidentologie, Copenhague a mis en place une réelle politique cyclable, qui a eu pour effet d’augmenter considérablement le nombre de cyclistes, et ainsi d’améliorer leur sécurité par effet de masse. Simple comme une volonté politique, à l’encontre des puissants lobbies de notre pays…

Dans l’élaboration d’une politique cyclable, on retrouve bien sûr la création de nombreux aménagements cyclables de qualité. A Copenhague, il n’y a qu’à tourner la tête pour découvrir un nouvel aménagement cyclable : des stationnements saturés, des pictogrammes vélo énormes peints au sol (on ne peut pas les rater !), des repose-pieds aux feux tricolores, des gonfleurs en libre accès chez les marchands de cycles, etc. Le plus étonnant : des panneaux interdisant le stationnement, non pas des voitures, mais des vélos ! Révélateur d’une véritable culture nationale…

Et les vélos danois, à quoi ressemblent-ils ? On en (re)découvre de toutes sortes, du vintage au vélo de ville « classique », et la quantité de vélos cargos rencontrés m’a particulièrement marqué ! Vous me direz, ils sont bien pratiques ces vélos-là, pour faire ses courses, transporter sa petite famille, etc. Les draisiennes aussi, sont relativement fréquentes : on croise régulièrement de jeunes enfants se rendant à l’école ainsi, accompagnés par leurs parents à vélo… pas question pour les bambins de rester dans la remorque éternellement !

Tous cet écosystème vélo, que j’ai eu la chance de découvrir à Copenhague, semble inimaginable aujourd’hui en France… et pourtant, ce n’est que l’équivalent de la voiture chez nous ! Alors que la France est restée le paradis des voitures, Copenhague a préféré devenir le paradis de la bicyclette…

Les vacances se terminent, retour en avion. Le temps est clair, idéal pour profiter du paysage… mais à ma grande surprise, la capitale française est recouverte d’une épaisse couche de pollution, à travers laquelle on distingue à peine la Tour Eiffel et Montparnasse ! Les conditions météorologies étaient pourtant les mêmes au départ et à l’arrivée… et si les politiques publiques en faveur du vélo n’étaient pas étrangères à la bonne qualité de l’air danoise ?!

par Noémie.


Quelques chiffres – L’accidentologie à vélo & le port du casque

  • Seulement 27 % des cyclistes danois portent un casque pour circuler en ville.
  • 33 cyclistes sont morts dans un accident de la route au Danemark en 2013 (Statistiques sur la pratique du vélo au Danemark, Cycling Embassy of Denmark, 2015).
  • En France, on compte plus de 150 cyclistes tués en 2016 (Accidentalité routière, ONISR, 2017).
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