Le portait de Nicolas, un papa avec un grand biporteur !

Aujourd’hui, Delphine nous fait partager le portrait de Nicolas, un papa qui vient chercher ses enfants avec un vélo pas comme les autres. Bonne lecture à tous !!

J’ai rencontré Nicolas et ses trois enfants afin d’en savoir plus sur leur pratique familiale du vélo. Nicolas m’a donc présenté son graaaaand biporteur rouge.

Qu’est-ce qu’un biporteur ?

Un biporteur est un vélo qui a toujours ses deux roues (contrairement au triporteur qui en a trois), qui est plus long qu’un vélo classique et qui a une grande caisse sur le devant. Ça permet de transporter des enfants… ou des adultes ; j’ai déjà ramené une amie et sa valise depuis la gare !

Quel est votre usage du vélo au quotidien ?

Nous utilisons le vélo pour aller à l’école, au travail ou en centre ville. En général, les trajets se font dans un rayon de 1,5 kilomètres. Au départ, j’emmenais les trois enfants en même temps et aujourd’hui, je transporte les deux plus petits ou la grande seule.

Depuis combien de temps circulez vous à vélo ?

J’ai le biporteur depuis environ deux ans mais j’ai commencé à aller au travail avec un vélo classique il y a quelques années déjà. Je voulais changer de moyen de transport et acheter un vélo à assistance électrique (VAE) pour remplacer notre deuxième voiture. A cette époque, les VAE de la Setram n’existaient pas encore et le prix d’achat était assez dissuasif. J’ai donc attendu d’être certain d’en avoir un usage quotidien pour faire cet investissement. Quand j’ai vu que j’allais tous les jours au travail avec mon VTT, je me suis lancé. J’ai dû faire entre 4000 et 5000 kilomètres la première année !

Pourquoi avoir opté pour le biporteur ?

Quand nous avons eu notre deuxième enfant, ma femme et moi avons été intéressés par l’achat d’un triporteur. Nous avons laissé passer le temps et nous avons sauté le pas à l’arrivée du troisième. Le triporteur semblait peu maniable et moins rapide. Le biporteur a une charge plus réduite mais c’est lui qui l’a emporté.

Un biporteur, ce n’est pas très courant. Est-ce qu’on trouve facilement ce genre de vélo au Mans ?Non, pas vraiment. Il y a une boutique Amsterdamer entre la Vendée et la Loire Atlantique (à Boufféré) où on peut faire des essais sur une bande cyclable aménagée avec des pentes. Nous avons commandé le nôtre sur Internet et il a été livré à notre domicile. Pour avoir vécu en Suède, je sais qu’il y a des pays où c’est beaucoup plus courant.

Est-ce que vous avez des équipements spécifiques ?

J’ai choisi d’acheter un vélo Bakfiet très bien équipé pour le confort et la sécurité : il a une assistance électrique, des rétroviseurs, des lumières et des vitesses automatiques (le système est très facile à régler soi-même). Personnellement, je ne pourrais plus me passer de mes rétroviseurs, je m’en sers beaucoup. Nous avons choisi la caisse la plus longue, avec des bancs pour les enfants et ma femme a ajouté des coussins et une couverture polaire. Les enfants sont protégés de la pluie par une bâche amovible. J’ai ajouté un phare qui éclaire bien la route ; être vu c’est bien mais voir c’est aussi très important. J’ai aussi construit une caisse pour la monter sur l’arrière du vélo et j’ai ajouté un klaxon à air comprimé (120 décibels) car les voitures n’entendent pas les sonnettes classiques.

En ce qui me concerne, j’ai un casque avec visière pour me protéger du soleil et de la pluie. Je porte aussi un gilet jaune réfléchissant pour être vu. Par temps de pluie, je porte un sur-pantalon que j’ai acheté en Suède. Là-bas, même les piétons en portent.

J’ai aussi des gants plus ou moins chauds selon la saison. Pour le reste, je choisi mes manteaux et chaussures en conséquence : il faut qu’ils soient résistants, chauds et me protègent de l’eau.

Je sors à vélo par tous les temps de façon indifférente, ce qui surprend toujours mes collègues de travail. Quand le parking à vélo commence à se vider à cause de la pluie, je suis un des rares à être toujours là.

Vous avez l’air heureux de votre achat ! Quels bénéfices en tirez-vous ?

Quand il y a des bouchons en centre ville, c’est un vrai gain de temps.

Même si je n’ai pas choisi de me déplacer à vélo pour faire du sport, j’ai quand même constaté que j’avais une meilleure endurance. Ça me fait une petite activité physique tous les jours.

Il y a aussi le capital sympathie (ou crainte) énorme lié au biporteur. Les automobilistes font très attention à nous. Par rapport à mes expériences cyclistes précédentes, je me sens plus en sécurité avec ce genre de vélo.

Quand on l’a acheté, je ne pensais me servir du vélo que pour transporter les enfants mais en fait, je m’en sers tout le temps : pour aller faire les courses, pour ramener les paniers de légumes hebdomadaires, récupérer des colis ou même à vide ! Quand je suis en vacances, ça me manque.

Et les enfants ?

Les gens sont de moins en moins surpris mais il nous arrive encore d’entendre des « Oh ! Super ! ». Du coup, les enfants sont très fiers. Avant le biporteur, les enfants nous suivaient avec leur vélo ; maintenant, ils réclament de monter dans la caisse et demandent même des tours gratuits !

Même ma fille qui est plus grande (11 ans), aime bien monter dans la caisse. Elle préfère qu’on vienne la chercher avec le vélo plutôt qu’avec la voiture.

Est-ce que vous voyez des inconvénients dans votre pratique du vélo ?

Pas vraiment… Il est clair qu’il y a un manque d’aménagement ; on peut donc facilement se retrouver bloqués au milieu des voitures. Du coup, j’essaie d’adapter mes horaires pour éviter l’affluence.

Le vélo en lui même est bien robuste ; si on ajoute la caisse, les équipements et les passagers, est-ce que ce n’est pas un peu trop lourd ?

Le vélo pèse 50 kg à vide et peut transporter jusqu’à 80kg. J’ai l’assistance qui peut m’aider mais je m’en sers vraiment rarement. Elle me sert surtout à alimenter mon phare ; je ne recharge la batterie qu’une à deux fois par mois. J’avoue que dans les côtes c’est quand même bien pratique, je ne souhaite pas finir à pied !

A quoi ressemble votre parcours ?

Mon parcours est plutôt plat et entièrement urbain. J’aimerais bien passer dans le parc du Gué de Maulny mais les barrières anti-scooter bloquent l’accès à des vélos comme le mien.

Il y a très peu de bandes cyclables et je suis conscient que les routes que j’emprunte ont été pensées pour les voitures et seraient difficilement aménageables. En revanche, côté Gare Sud, il y a des bandes cyclables mais juste à côté de voitures en stationnement. C’est très dangereux car les conducteurs ne contrôlent pas forcément notre présence quand ils quittent leur véhicule. Il n’est pas rare que les voitures soient carrément garées dans la bande cyclable avec le conducteur au téléphone ou en attente d’un passager.

Quels seraient les conseils que vous pourriez donner à quelqu’un qui voudrait se déplacer à vélo ?

Il faut avoir « le bon équipement du bon cycliste » c’est-à-dire des sur-chaussures (ou des chaussures imperméables) et un sur-pantalon pour ne pas s’inquiéter de la météo. Il faut aussi avoir un bon vélo hollandais avec une bonne posture et bien pensé pour le quotidien. Essayez de monter sur un VTT homme avec un siège bébé…

Il ne faut pas hésiter à se lancer car les études montrent que plus il y a de cyclistes, moins il y a d’accidents.

Et bien sûr, le biporteur c’est le top pour faire ses courses !

Est-ce que vous connaissez Cyclamaine ?

J’ai été adhérent il y a quelques temps et j’ai fait la formation « Circuler en milieu urbain » avec mes enfants.

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