Le déconfinement progressif s’accompagnera d’une remontée du nombre de déplacements. Mais la forte chute prévisible de l’usage des transports en commun oblige à proposer de nouvelles solutions de déplacement pour accueillir une partie de ces usagers.
Il faut combiner le respect des distances, une grande efficacité des déplacements et une mise en place quasi immédiate. Les pistes cyclables temporaires permettent tout cela.
Rappelons que l’OMS recommande officiellement (en anglais) le vélo et la marche pendant cette épidémie car ils permettent à la fois de “se tenir à distance des autres et de faire de l’exercice”.
Sur la largueur d’une voie de circulation, le vélo permet de faire passer 6 fois plus de personnes que la voiture. C’est la solution pour éviter l’engorgement de la ville.
Enfin, l’aménagement de pistes temporaires en une poignée d’heures, sans travaux lourds, est documentée par le Cerema, le centre de référence en France.
La population est en train de basculer massivement vers le vélo : d’un coup, la croissance des trajets à vélo dans les villes comme le Mans serait de l’ordre de 50% (selon ce sondage) à 60% (selon cette étude). Ces “néo-cyclistes” doivent être accueillis avec le plus de sécurité possible.
Nous avons envoyé, fin avril, une série de propositions de pistes temporaires au maire du Mans.
Plan déplaçable et zoomable
Axes réalisables immédiatement : environ 8 km
1. Aménagement d’un itinéraire continu entre le centre-ville et l’hôpital
Du bas du tunnel (inclus) à l’entrée du centre hospitalier rue de Degré.
Sur le pont Yssoir, Voltaire (montée) et Cordelet (descente) et Rhin-et-Danube, l’espace est amplement suffisant pour mettre les cyclistes en sécurité.
Nous proposons un accès au centre hospitalier par la rue de Degré, avec une traversée de l’avenue en deux temps, l’utilisation de la ruelle du Coq hardi (à passer en vélorue) et la rue de Degré (à passer en sens unique sauf vélos dans sa partie basse pour dégager l’espace nécessaire à l’aménagement temporaire). D’autres itinéraires sont possibles mais celui-là combine plusieurs avantages. C’est le plus direct ; il évite la piste cyclable de mauvaise qualité de l’avenue Rubillard ; il atteint l’hôpital par son côté pourvu d’une entrée cyclable.
En complément, pour une liaison hôpital / Libération une discontinuité peut être résorbée par l’aménagement du boulevard Paul Chantrel entre la rue Gambetta et l’avenue Rubillard.
2. Desserte de la ZI Sud, premier bassin d’emploi du département. Le réseau existant de bandes cyclables n’es ni direct ni respecté, donc ni sûr ni efficace. Nous proposons une piste bidirectionnelle sur une voie du boulevard Lefaucheux (sens sud > nord), entre la patte d’oie d’Allonnes et la Gèmerie.
Elle s’inscrirait dans la continuité de la voie verte qui s’arrête aujourd’hui brutalement. Une petite rampe en enrobé permettra de résorber la différence de niveau entre la chaussée et le trottoir.
Cet itinéraire créerait aussi une desserte vélo directe entre Arnage et Le Mans.
3. Aménagement de l’avenue Bollée sur toute sa longueur, pour permettre notamment la desserte de la zone Montéhard et de la CPAM et la jonction avec les aménagements de Béner.
4. Prolongement de la piste temporaire sur l’avenue Rhin & Danube pour la continuité zone Nord – centre-ville.
5. Aménagement du boulevard Nicolas Cugnot (rocade sud-est) entre Bollée et Jean-Mac. Il s’agirait d’un itinéraire totalement nouveau et direct entre l’Est et le Sud de la ville, permettant notamment un franchissement aisé de l’Huisne et de la voie ferrée.
6. Avenue Jean-Mac entre Pontlieue et Cugnot.
7. Partie basse de Chanzy : aménagement dans la continuité de l’existant
8. Des compteurs vélo pour mesurer la fréquentation de ces pistes et en tirer des enseignements.
Axes à envisager dans une deuxième phase
Dans cette liste nous sous sommes limités aux projets qui conjuguent la plus grande utilité et la plus grande facilité de réalisation. Ils ne satisfont pas l’ensemble des besoins. Ainsi, pour délester le tramway, il est nécessaire de “doubler” son itinéraire entre Pontlieue et le Tertre Rouge, ainsi qu’entre le centre-ville du Mans et Bellevue. Nous n’avons pas identifié d’axe parallèle où les largeurs permettent de réaliser un aménagement temporaire sans toucher aux sens de circulation. Cela ne veut pas dire que c’est impossible !
D’autres itinéraires “à inventer” concernent la desserte de zones d’activité périphériques. L’un vers Mulsanne, probablement par les Hunaudières, où la largeur sur le bas-côté existe. Un second pour desservir le site Californie des MMA. Un autre besoin concerne Yvré-l’Evêque et Champagné.