La troisième édition du Baromètre des villes cyclables, plus grande enquête au monde sur le sujet, place Le Mans en 16e position sur 38 dans la catégorie des grandes villes.
La note de 3,14 (équivalent de 4,28/10) issue des réponses permet à la ville de repasser en catégorie D (climat vélo “moyennement favorable”) comme à l’issue de la première édition du Baromètre en 2017, après une chute en 2019 en catégorie E “plutôt défavorable”. Il y a donc un frémissement.
La fiche complète du Mans est ici. Une analyse des résultats d’Allonnes, Arnage, Coulaines, Ruaudin et Saint-Pavace est disponible ici.
Le Baromètre mesure aussi le ressenti de l’évolution de la situation sur ces deux dernières années, à travers un “score”. Pour Le Mans, ce score atteint +17% : là aussi, c’est une légère progression.
Or toutes les villes du top 10 font mieux, sauf une (Angers, +14%). Le score moyen des villes du top 10 est de +36%.
Malgré ce frémissement observé au Mans, le retard sur les villes françaises les plus cyclables se creuse donc davantage.
Or, au-delà de l’image de la ville, il s’agit surtout de la sécurité physique d’un nombre croissant de personnes et de la possibilité de se déplacer de façon efficace et écologique, pour tous et pas seulement pour les plus téméraires.
Zoom sur les thèmes
Ressentis en progrès significatif
– facilité à trouver un magasin de réparation
– couverture et efficacité du réseau cyclable
– sécurité sur les grands axes
Ces deux derniers points sont à mettre en relation avec les aménagements réalisés sur quelques grands axe en 2020 (lire ci-dessous le zoom sur les données cartographiques).
La facilité à trouver un magasin ou atelier de réparation a fortement augmenté, grâce à l’ouverture de plusieurs ateliers. Ceci permet au Mans de rattraper la moyenne des grandes villes sur ce critère.
Ressentis en recul
NB : la dégradation du ressenti est par nature très rare. Elle témoigne d’une part d’un manque d’action de la collectivité et d’autre part d’une forte attente.
– sécurité dans la traversée des carrefours et rond-points
– entretien des itinéraires
– présence de panneaux d’indication de direction
La question du libre-service
A la demande de Cyclamaine, le questionnaire comportait une question spécifique, posée uniquement pour les communes de Le Mans métropole : “Des vélos en libre-service, accessibles notamment en gare, seraient-ils utiles ?”
Les réponses sont très largement positives, aussi bien sur l’ensemble de l’agglomération (graphique ci-dessous) qu’au Mans. Les analyses par tranche d’âge ne montrent pas de différence significative.
Zoom sur les données cartographiques
Cliquez sur “progrès” pour activer les points verts.
Les points noirs
Certains des axes définis comme prioritaires dans le Baromètre 2019 ont été réaménagés depuis, avec un succès très variable : avec ou sans bande cyclable, Heuzé demeure un point noir. Bollée et sa voie bus-vélo est un progrès pour une partie des répondants, toujours un problème pour une autre partie.
De façon parfaitement logique, les autres points noirs de 2019 sont toujours là en 2021, et souvent de façon amplifiée. C’est le cas des abords de la gare, Nord et Sud, y compris devant le siège d’O2, une portion pourtant refaite à neuf mais dépourvue d’aménagements cyclables. C’est aussi le cas de la traversée du centre-ville de la rue Gougeard jusqu’au tunnel, de la rue Nationale, de la quasi-totalité du linéaire du tramway, enfin de l’axe Mariette – Hugo – Bourg Belé.
De nouveaux points noirs apparaissent même, comme l’ensemble du secteur Yssoir – Voltaire – Chasse Royale. La configuration envisagée pour le quartier, en test au moment du questionnaire, est jugée de façon très négative.
Les progrès… et leurs limites
Il est frappant de constater que les principaux “points verts”, les zones appréciées récemment refaites, datent en fait de la période précédente (partie haute de Chanzy avec sa piste derrière la rangée de stationnement, boulevard Demorieux au niveau de l’Ile aux Planches). L’explication est simple : il n’y a pas eu mieux depuis sur des axes à enjeu.
La gravité de l’impact des discontinuités saute aux yeux : plus un itinéraire est aménagé, plus l’absence d’aménagement dans les intersections pose problème, par contraste.
Ainsi, l’axe Coulaines <> Allonnes comporte des aménagements sur la quasi-totalité de son parcours. Mais les intersections, et particulièrement les giratoires, viennent briser la sécurité de l’itinéraire cyclable. Cela se traduit par une alternance de vert et de rouge très tranchée le long de la Sarthe.
Cyclamaine appele Le Mans métropole à prendre enfin la mesure du potentiel du vélo pour les déplacements et à traduire immédiatement en actes les bonnes intentions affichées via le projet Chronovélo. Sur les axes concernés par des travaux (quartier Yssoir – Voltaire – Chasse Royale, lignes de bus Chronolignes, stations de tramway…), il est absolument nécessaire de réaliser des aménagements cyclables de qualité, sans attendre les chantiers spécifiques Chronovélo qui arriveront (peut-être) entre 2024 et 2030.
Ping :Déplacements à vélo : une hausse à deux chiffres – Cyclamaine