Déplacements à vélo : une hausse à deux chiffres

Enfin une réponse à la question “à quel rythme le vélo progresse-t-il ?”

On n’a toujours pas de compteurs vélo au Mans, mais on a l’Insee ! Dans le cadre du recensement, l’institut comptabilise comment les actifs (et seulement les actifs) se déplacent à leur travail. La dernière livraison de ces statistiques, étiquetée “2020”, prend en compte les années 2017 à 2022 puisque chaque année un cinquième de la population est recensé.
Ça ne donne pas le total des trajets effectués à vélo, mais en comparant cet usage d’une partie de la population à travers le temps, on a une tendace. Et cette tendance est indiscutablement en forte hausse.

Comment lire le tableau : au recensement 2020, 10,3% des déplacements internes à La Flèche sont effectués à vélo.

	2017	2020	hausse en %
Allonnes	3,7	5,6	51,35
Le Mans	6,3	7,4	17,46
La Flèche	9,3	10,3	10,75
Sablé	5,5	6,1	10,91

La tendance est la même quand on prend en compte les déplacements de et vers d’autres communes.

	2017	2020	hausse en %
Allonnes	2	2,8	40
Le Mans	5	5,8	16
La Flèche	5,6	5,8	3,57
Sablé	4,1	4,5	9,76

Quelques enseignements
La remarquable progression d’Allonnes, qui est un rattrapage, est tirée par les déplacements internes.
Les transports en commun (+0.6 point) et la marche (+0,2) progressent aussi au Mans. Les usages de la voiture (-1,6) et des deux-roues motorisés (-0,3) régressent.
La Flèche est la première ville sarthoise au-delà des 10 points mais c’est aussi celle où la hausse est la moins forte.

Les comparaisons peu flateuses

C’est bien, mais chez nos voisins ? Ça augmente aussi, et souvent plus vite.

	2017	2020	hausse en %	évolution de l'écart par rapport au Mans
Angers	10,3	12,2	18,45	+ 0,8
Caen	7,8	9,4	20,51	+ 0,5
Tours	9,6	10,6	10,42	- 0,1

	2017	2020	hausse en %	évolution de l'écart par rapport au Mans
Angers	7,7	9,2	19,48	+ 0,7
Caen	5,6	6,9	23,21	+ 0,5
Tours	7	7,8	11,43	0

Ce qu’on observe là rappelle furieusement notre analyse du Baromètre des villes cyclables, que nous avions intitulé “”Le Mans creuse son retard malgré un frémissement“. Voici la conséquence logique : l’usage du vélo progresse, mais moins que là où les infrastructures sont meilleures… donc l’écart se creuse. Ce n’est pas une fatalité, si les décideurs passent enfin des paroles aux actes pour aménager les itinéraires cyclables sécurisés et continus promis depuis tant d’années !

Source
L’ensemble de ces données de l’Insee est rendu accessible par Patrice Nogues, qu’il en soit remercié.