
Commençons par un passage rapide à l’office du tourisme. J’y aperçois un ‘guide cycliste’, que je ne manque pas de saisir. Surprenant prospectus, dans lequel on nous explique les règles à respecter pour circuler à vélo en toute sécurité. Lisez plutôt…

Source : YOU BIKE CPH ? Cycling guidelines, 2016
Après cette petite lecture (à condition bien sûr de comprendre l’anglais), nous voilà prêts à déambuler à vélo aux heures de pointe… mais vous croyez vraiment que les cyclistes respectent ces règles de bonne conduite ? Oh que oui ! Respectueux, qu’ils sont les danois – comme tous les scandinaves d’ailleurs, ce n’est pas qu’une idée reçue. Un feu tricolore ? Aucun cycliste ne tentera de passer, ni même en montant sur le trottoir, à moins de descendre de son vélo. Un passage piéton ? Attendons que le feu soit vert pour traverser, même si aucun véhicule ne circule. Strictes, qu’ils sont les danois – à l’image de leur architecture. Jamais vous ne croiserez un piéton sur votre piste cyclable, ni même un cycliste roulant sur un trottoir… à moins qu’il ne s’agisse d’un français ! Car la cohabitation entre les différents modes de déplacement, ils semblent connaître mieux que nous.
Revenons-en à nos cyclistes… Le flux est impressionnant, notamment en semaine et aux heures de pointe. On a beau avoir vu des photos ou reportages de Copenhague, ça surprend toujours autant ! Des cyclistes au look habillé ou sportif, avec un sac à dos ou un panier, un sac de shopping à la main, parfois même une valise, les cheveux au vent ou bien attachés, avec ou sans casque…
Tiens, le casque ! Quand on y fait attention, très peu de cyclistes danois en portent. Pour autant, l’accidentologie à vélo est très faible (voir encadré au bas de l’article). Alors que l’état français a choisi d’imposer le port du casque à vélo (mars 2017) en espérant faire diminuer l’accidentologie, Copenhague a mis en place une réelle politique cyclable, qui a eu pour effet d’augmenter considérablement le nombre de cyclistes, et ainsi d’améliorer leur sécurité par effet de masse. Simple comme une volonté politique, à l’encontre des puissants lobbies de notre pays…
Dans l’élaboration d’une politique cyclable, on retrouve bien sûr la création de nombreux aménagements cyclables de qualité. A Copenhague, il n’y a qu’à tourner la tête pour découvrir un nouvel aménagement cyclable : des stationnements saturés, des pictogrammes vélo énormes peints au sol (on ne peut pas les rater !), des repose-pieds aux feux tricolores, des gonfleurs en libre accès chez les marchands de cycles, etc. Le plus étonnant : des panneaux interdisant le stationnement, non pas des voitures, mais des vélos ! Révélateur d’une véritable culture nationale…
Et les vélos danois, à quoi ressemblent-ils ? On en (re)découvre de toutes sortes, du vintage au vélo de ville « classique », et la quantité de vélos cargos rencontrés m’a particulièrement marqué ! Vous me direz, ils sont bien pratiques ces vélos-là, pour faire ses courses, transporter sa petite famille, etc. Les draisiennes aussi, sont relativement fréquentes : on croise régulièrement de jeunes enfants se rendant à l’école ainsi, accompagnés par leurs parents à vélo… pas question pour les bambins de rester dans la remorque éternellement !
Tous cet écosystème vélo, que j’ai eu la chance de découvrir à Copenhague, semble inimaginable aujourd’hui en France… et pourtant, ce n’est que l’équivalent de la voiture chez nous ! Alors que la France est restée le paradis des voitures, Copenhague a préféré devenir le paradis de la bicyclette…
Les vacances se terminent, retour en avion. Le temps est clair, idéal pour profiter du paysage… mais à ma grande surprise, la capitale française est recouverte d’une épaisse couche de pollution, à travers laquelle on distingue à peine la Tour Eiffel et Montparnasse ! Les conditions météorologies étaient pourtant les mêmes au départ et à l’arrivée… et si les politiques publiques en faveur du vélo n’étaient pas étrangères à la bonne qualité de l’air danoise ?!
- Copenhague
- Copenhague
- Paris
par Noémie.
Quelques chiffres – L’accidentologie à vélo & le port du casque
- Seulement 27 % des cyclistes danois portent un casque pour circuler en ville.
- 33 cyclistes sont morts dans un accident de la route au Danemark en 2013 (Statistiques sur la pratique du vélo au Danemark, Cycling Embassy of Denmark, 2015).
- En France, on compte plus de 150 cyclistes tués en 2016 (Accidentalité routière, ONISR, 2017).